Trouvez la pratique qui vous correspond parmi les différents types de yoga.
Vous avez très envie de dérouler un tapis et de tenter l’expérience du yoga ? Vous souhaitez découvrir les bienfaits des postures, les vertus des exercices de respiration, les bénéfices de la méditation ? Vous souhaitez vous muscler, calmer votre anxiété, vous assouplir ou retrouver le sommeil ? Comme 10 millions de Français, vous envisagez de vous tourner vers le yoga. Mais comment trouver celui qui vous convient face à l’offre grandissante des cours en studio comme en ligne ? Sachant qu’une pratique régulière est la clé d’une efficacité profonde, il est important de trouver celle qui vous correspond. Ici et là ont surgi de multiples types de yogas, aux bienfaits et contraintes diverses. Ici, on défriche pour vous la diversité de l’offre. Focus sur les yogas les plus connus, les plus enseignés et les plus accessibles.
1- Se tourner vers le Hatha : meilleure entrée pour les débutants
Le Hatha est la pratique la plus traditionnelle, parmi celles qui étaient enseignées avant que le yoga ne devienne à la mode.
Un yoga traditionnel et abordable
Depuis le XIIe siècle, ce yoga s’appuie sur l’alignement corporel pour accéder à une libération spirituelle. Étymologiquement, « hatha » signifie « le yoga du soleil et de la lune ». Un cours à la fois de l’effort et de l’introspection, dans lesquels on enchaine calmement les postures qu’on tient plusieurs respirations. Il est considéré comme un yoga plutôt doux, mais peut se révéler assez exigeant à mesure que vous progresserez. Le Hatha Yoga est formidable pour débuter sa pratique et se familiariser avec les mouvements de base.
Une pratique pour démarrer en douceur
Attention, si vous êtes un sportif confirmé, encore néophyte en terrain yogique, peut-être serez-vous décontenancé. Vous pourrez avoir le sentiment de ne pas suffisamment transpirer et serez éventuellement dérouté par la place laissée aux pranayamas (les exercices respiratoires). Si vous avez besoin que ça aille vite et que ça fasse mal, ce yoga ne vous conviendra sans doute pas tout de suite. Si vous êtes habitués à repousser et dépasser vos limites, ce n’est pas la porte d’entrée la plus évidente.
Un enseignement adapté à tous
Pour autant, le Hatha est à la portée de tous les corps et de toutes les formes physiques. C’est un yoga complet qui ne se résume pas aux asanas, et qui permet de comprendre la philosophie générale. Si vous n’êtes pas en quête de performance, vous vous sentirez à votre place. Contrairement à l’Iyengar qui recherche l’alignement parfait en travaillant les asanas au millimètre près, le Hatha s’adapte au yogi. La bonne posture est celle qu’on peut faire au moment où on entre dedans.
2- Tenter le Vinyasa : challenger son cardio
Si vous souhaitez des sensations intenses, de fluidité et si vous aimez transpirer, le Vinyasa vous comblera.
Une pratique basée sur les transitions
Le Vinyasa appartient à la catégorie des yogas dynamiques. Les postures s’enchainent rapidement et sont calées sur les inspires et les expires. Les transitions revêtent une importance particulière. Le Vinyasa porte d’ailleurs le nom de l’une d’elle. Elle se décompose en : chatturanga, urdhva mukha et adho mukha svanasana (comprenez : pompe, chien tête en haut, chien tête en bas). C’est une transition assez physique, surtout quand elle est répétée à plusieurs reprises.
Des séquences sans temps mort
Certains flows de Vinyasa se rapprochent de la danse et sont presque chorégraphiés. C’est un yoga très pratiqué (et enseigné) par les danseurs. Vous l’apprécierez si vous êtes sportifs, que vous avez une bonne condition physique et une bonne latéralisation. Attention néanmoins, il n’est pas forcément accessible aux grands débutants. Il nécessite une connaissance et une maîtrise des figures de base pour pouvoir suivre le rythme du cours sans s’essouffler, se blesser ou se dégouter. C’est un yoga imaginatif, créatif et exigeant.
L’appropriation progressive des postures complexes
La méditation et les pranayamas sont moins présents qu’en Hatha, néanmoins un cours de Vinyasa est progressif. Il commence au sol et se complexifie au fur et à mesure, pour préparer aux postures finales. En général, il culmine avec une inversion (quand la tête est plus basse que le bassin : arbre droit, pont, chandelle etc…). Il reste moins sollicitant que le Yoga Bikram qui se pratique sous des chaleurs extrêmes. Le Vinyasa est idéal pour challenger sa forme physique, dépasser ses limites, vider le mental et évacuer les toxines.
3- S’immerger dans l’Ashtanga : viser l’exigence des alignements répétés
Pour le yogi puriste qui sommeille peut-être en vous, l’Ashtanga peut apparaître comme une révélation.
Un yoga réglé par des séries
L’Ashtanga est la forme de yoga la plus codifiée. Elle répond à trois séries prédéterminées de mouvements, que le yogi apprivoise les unes après les autres par ordre de difficulté croissante. L’ordre des asanas est fixe. Chaque posture est tenue en général 5 respirations, et doit être maîtrisée avant de pourvoir passer à la suivante. On respire exclusivement par le nez avec une légère contraction de la gorge. C’est la respiration victorieuse : « ujjayi ».
Les Mysore
L’Ashtanga répond à une démarche intérieure et personnelle et respecte les principes de vie du yoga. Ainsi, les cours en studio d’Ashtanga sont appelés Mysore (qui désigne la ville indienne considérée comme la capitale de l’Ashtanga). Ce sont des séances qui ont lieu très tôt le matin. Chaque yogi arrive et fait sa série à son rythme, corrigé par l’enseignant quand c’est nécessaire, porté par l’énergie commune du shala. C’est un yoga extrêmement exigeant qui nécessite un investissement physique et psychologique sur le long terme.
Les multiples bienfaits de l’Ashtanga
L’Ashtanga est une pratique au long cours. Vous pourrez intégrer une classe d’Ashtanga dès lors que vous maîtriserez les Salutations au Soleil A et B. C’est un yoga de la répétition, de l’humilité et de la patience. Il permet à chacun d’en savoir plus sur lui-même. L’Ashtanga travaille la force, la souplesse, la concentration et l’équilibre. Un cours d’Ashtanga est à la fois toujours le même et toujours différent.
4- Se détendre avec le Yin : prendre la lenteur pour alliée
Exactement à l’inverse des yogas précédents, le yin yoga est un yoga très doux où l’on travaille passivement, essentiellement au sol.
L’inspiration de la médecine traditionnelle chinoise
Le Yin est en corrélation avec la médecine traditionnelle chinoise, dans la tradition taoïste. Ainsi, chaque posture sollicite un groupe musculaire qui travaille les méridiens, eux-mêmes reliés aux organes et aux émotions. Le Yin permet d’avoir accès aux fascias, ces tissus conjonctifs que les pratiques dynamiques ne peuvent atteindre. Lors d’un cours de yin, théoriquement, l’enseignant explique aux élèves ce que chaque asana implique en termes musculaires et énergétiques. Le Yin se comprend dans la passivité et dans l’écoute de ses sensations.
Les trois principes du Yin Yoga
Le Yin n’est pas un yoga restauratif (qui ne nécessite aucun effort), ni un yoga Nidra (qui est assez méditatif). Le Yin est une pratique basée sur trois principes immuables :
- le juste effort : trouver la bonne position, ni trop facile, ni trop douloureuse ;
- l’immobilité : être capable de ne pas bouger, de se concentrer sur sa respiration et d’être totalement installé dans la posture ;
- l’endurance : supporter de tenir longtemps.
Un yoga complémentaire aux pratiques dynamiques
Le yin yoga a des bienfaits incontestables : il permet de récupérer, de travailler les muscles profonds, d’activer les méridiens. Malgré tout, c’est une pratique qui se mérite, qui nécessite d’accepter la lenteur. Peut-être serez-vous circonspect face à l’immobilité, mais peu à peu vous apprécierez le bien-être que cela apporte. Le Yin est particulièrement conseillé si vous êtes un sportif en cours de récupération, lors de blocages, grosses fatigues ou après une blessure. C’est le yoga complémentaire (et presque incontournable) aux séances de yang.
5- Choisir de créer ses propres séquences : le yoga qui vous convient vraiment
Petit à petit alors qu’on s’est familiarisé avec les différentes formes de yoga (toutes complémentaires les unes des autres), on peut envisager se créer ses propres séquences.
Construire des séquences adaptées à soi
Faire du yoga seul, c’est créer des séances en fonction de votre forme, de votre temps disponible, des objectifs que vous vous fixez à un moment précis. C’est l’opportunité de pouvoir pratiquer si l’on a seulement 15 minutes devant soi, si on a besoin de récupérer d’un marathon, de soigner des troubles du sommeil, de se préparer à un événement important, de décompresser d’une journée. Savoir construire sa séquence, c’est adapter le yoga à toutes les circonstances.
S’approprier les postures bénéfiques
Avec le temps vous aurez appris à développer une séance : échauffement, asanas, relaxation. Vous reconnaîtrez les torsions qui vous font du bien, les respirations qui vous calment, les alignements qui vous sont nécessaires. Vous nourrirez alors votre inspiration des différents enseignements reçus, pour vous créer des routines sur-mesure. Peu à peu, vous viendrez sur votre tapis, et pratiquerez selon votre forme en accordant le temps nécessaire à vos priorités.
Trouver les bons outils pour pratiquer seul
Pour organiser sa pratique quotidienne, il existe maintenant des supports. Des cartes de posture permettent de visualiser l’enchaînement que vous créerez. Des vidéos de tutoriels offriront la décomposition de mouvements précis ou de salutations que vous voudrez intégrer. Des carnets sont conçus pour apprendre à « dessiner » les différentes étapes de sa séquence personnelle et y intégrer le temps nécessaire à la méditation.
L’objectif du yoga reste intimement lié à une démarche personnelle. S’il est important de recevoir un enseignement, il est tout aussi fondamental de pouvoir se l’approprier pour permettre au yoga d’avoir une place de choix dans nos journées. N’oublions pas que ce qui compte en yoga, c’est le chemin qu’on emprunte plus que la destination qu’on convoite.
Marie Jacob